KM: 57 275 Kms
ANNEE: 03/1972
COULEUR: Violet métallisé (commande spéciale)
MODELE:
Le cabriolet dit « usine » ou de série a été dessiné par le styliste maison de génie, Flaminio Bertoni. Attention ! : A ne pas confondre avec les 117 cabriolets Chapron (La Croisette, Le Caddy, Palm-Beach), dessinés par les stylistes de chez Chapron. Le cabriolet usine est au catalogue Citroën de 1961 à 1971. Durant ces 11 années de production, Citroën préfèrera confier l’assemblage de tous ces 1365 cabriolets aux ateliers Henri Chapron, à Levallois-Perret, d’où la confusion.
A partir de 1972, si l’on voulait un cabriolet du dessin usine, il fallait s’adresser directement à Henri Chapron : Il avait l’outillage et l’expérience du montage des cabriolets commandés via le réseau. Il achetait alors un châssis de berline Confort à Citroën pour le transformer, suivi d’un passage aux mines à titre isolé.
Cette auto est la toute dernière parmi les 4 commandes spéciales de cabriolets DS 21 assemblés en 1972. En tout, seuls 8 cabriolets dits « tardifs » ou « post-catalogue » seront construits de 1972 à 1978, 4 DS 21 et 4 DS 23. Ce seront les seuls cabriolets « Usine» ayant les monogrammes «Henri Chapron » apposés sur les ailes avant.
Moteur à injection Bosch. 2 175 cm3, 139 ch à 5 500 tr/mn.
Boite mécanique à 5 vitesses. 185 km/h.
Prix en 1972 (sans les options): 47 334 francs, soit 7 215 euros.
Au catalogue de la même année, une D Spécial coûte 15 928 francs, soit 3 fois moins! Une DS 21 ie Berline coûte 26 368 francs.
SMIC: 745 francs = 113 euros.
HISTORIQUE:
En 1972, le cabriolet « Usine » n’est plus au catalogue Citroën. Mme Genot de Nanterre passe donc directement commande le 15 mars 1972 au carrossier Chapron de Levallois-Perret. L’auto finie ne lui fut livrée que le 7 juillet 1973, du fait de ses nombreuses et rares options. En voici la liste :
- Peinture métallisée spécifique
- Phares sous jupe
- Vitres teintées et électriques
- Enjoliveurs à rayons de marque Robergel
- Repose-têtes modèle Chapron
- Tableau de bord imitation ronce de noyer
- Mini-bar en noyer vernis
- Radio avec antenne électrique
- Capote en simili cuir à commande électrique.
L’ensemble de ces options a été facturé 12 400 Francs. A titre comparatif, une 2CV coûtait 7 464 Francs en janvier 1972.
Au volant de son cabriolet, Mme Genot venait souvent au bar dédié à Edith Piaf (Paris 20eme). La propriétaire Mme Akroun avait des vues sur l’auto. En janvier 1978, Mme Genot ayant quelques difficultés financières, lui vend l’auto. Mme Akroun va très peu l’utiliser durant une vingtaine d’années, avant de la proposer aux enchères en Août 2004. La peinture ternie, la méconnaissance de cet exemplaire « post-catalogue », la période mal choisie, ont fait que l’auto ne trouve pas preneur. Mme Akroun décide alors de la confier aux ateliers Lecoq pour refaire la peinture.
Un ami m’informe de son existence. Arrivé sur place, je suis surpris par sa combinaison de couleurs ne figurant pas au catalogue. De plus, certains détails non conformes me font penser à une reproduction. Un doute m’envahit, j’appelle Noëlle Chapron, fille du carrossier, qui me confirme qu’il s’agit d’un faux. Je me désiste donc dans un premier temps.
Quelques jours plus tard, Noëlle Chapron me rappelle. Sa mère Mme veuve Chapron s’est souvenu de cette DS pour l’originalité de sa couleur, appelée « bois de Boulogne » dans les ateliers de l’époque. De plus, elle m’indique avoir retrouvé le dossier complet de ce cabriolet post-catalogue dans les archives de son père. Le doute est levé, il s’agit bien d’un des 8 cabriolets tardifs sortis des ateliers Chapron. Et c’est non sans mal que je pus l’acquérir.