KM: 31 244 Kms
ANNEE: 16/07/1970
COULEUR: Gris Nacré AC 095
MODELE:
Moteur WANKEL à piston rotatif mono-rotor. Cylindrée 995 cm3.
59 CH à 5 500 tr/mn. Vitesse 144 Km/h.
Refroidissement par eau. Freins à disque à l’avant.
A partir de fin 1969, Citroën lance l’opération M35 qui consistait à vendre 500 prototypes à des clients volontaires, afin d’expérimenter le moteur rotatif. En fait, seuls 267 exemplaires seront fabriqués de 1969 à 1971. Pour arriver au chiffre annoncé de 500, Citroën réalisera une saute de 200 numéros, passant de 176 à 375 en octobre 1970.
Le coupé M35 est un laboratoire roulant habillé par le carrossier Heuliez sur une base d’Ami 8, même si peu de pièces sont communes. Il fut peint uniquement en gris nacré métallisé.
Le M35 reçoit la suspension hydropneumatique, adaptée pour la 1ere fois à un modèle de cette taille.
Les inscriptions sur les ailes sont d’origine sur tous les M35, ainsi que l’autocollant dans la lunette arrière indiquant : « ce prototype Citroën M35 à piston à moteur rotatif est en essai de longue durée aux mains d’un client Citroën ».
Le moteur était garanti 2 ans, la plupart des autos changeait plusieurs fois de moteurs, ce qui a couté cher à la marque. Fin 1971, Citroën racheta au prix fort à ses clients la plupart des M35 pour en théorie les détruire. Mais bien souvent, si les cartes grises étaient rendues aux préfectures, les autos étaient conservées au fond des garages, en attendant des jours meilleurs. Puis bon nombre de ces M35 furent rachetés par des hollandais et des allemands. Il en resterait aujourd’hui plus d’une centaine d’exemplaires, la plupart non roulants.
Prix à l’époque : 14 000 Francs = 2137 euros (le prix d’une D Super !) .
SMIC : 606 francs = 92 euros.
HISTORIQUE:
Pendant une vingtaine d’années, j’ai mis une annonce d’achat dans l’hebdomadaire LVA (La vie de l’auto ) : « Cherche toute Citroën en excellent état d’origine et à faible kilométrage en vue musée». Ce qui présentait l’avantage d’être le seul sur le coup, avant que n’apparaisse une annonce de vente. Mon numéro de téléphone fixe indiqué était celui de Grasse, j’avais mis en place un transfert d’appel sur Oslo, technique nouvelle pour l’époque.
Fin des années 90, un docteur de Lunéville m’appelle pour me proposer son M35 de 11 000 km à l’état proche du neuf. Le prix est élevé pour l’époque, 65 000 francs, soit 10 000 euros. Le docteur m’indique : « Voiture exceptionnelle, prix exceptionnel ». Rendez-vous est pris à la gare de Nancy dans 2 jours. Venant de Roissy, j’arrive à la gare de l’Est. J’appelle le docteur pour l’informer de mon heure d’arrivée. Réponse :
« L’auto est vendue. Je vous ai appelé à Grasse et vous me dites être en Norvège, désolé, je ne vous ai pas cru ! De toute façon, je l’ai très bien vendue, 60 000 francs ».
« Et bien vous avez perdu 5000 francs, et moi une belle auto ! ».
Retour à Oslo. Après quelques nuits sans sommeil, la chance tourne. A l’époque, un ami d’enfance devenu postier à Grasse me faxait la page d’annonces de LVA à Oslo vers les 7 heures du matin. Le M35 à la vente était à Digne. Je réveille mon ami Alain Costes de Cruis (04) pour le prier d’aller voir l’auto au plus tôt. Alain s’exécute, j’ai enfin mon premier M35 ! Voici son histoire :
Cette auto a été vendue neuve à Mr Vigneau, négociant en bois et charbon à Pau. Elle fut ensuite récupérée par un agent Citroën de la ville. Ce dernier déménage à Pacy en Normandie. Il reprend l’agence Citroën locale et fait faillite. Il décide de déménager dans le sud-est et reprend l’agence de Digne, toujours accompagné de son M35.
De nouveau faillite ! Il remboursera ses dettes envers un commerçant local en lui cédant l’auto. Ce dernier la met en vente, sans jamais l’avoir utilisée. Par manque de temps, je mis une dizaine d’années avant de la remettre en route, avec succès.